Paris-Athènes signent le pacte stratégique de défense et sécurité en
Méditerranée
Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s’est rendu à Paris pour
signer ce mardi 28 septembre, avec son homologue le Président français Emmanuel Macron, le nouveau partenariat stratégique de défense et de sécurité. Un déplacement qui lui a permis d’acquérir trois frégates de guerre ajoutées à la liste des 24 avions de chasse de Dassault Aviation achetés récemment.
C’est le deuxième coup de théâtre sur des opérations commerciales de défense après l’accord “AUKUS” en indo-pacifique où la France s’est sentie trahie. Les dernières négociations avec Athènes ont permis à la France de renforcer la défense et la sécurité en Méditerranée.
La visite grecque s’est annoncée à la fois sur la signature d’un programme de défense et de l’union sacrée culturelle et identitaire. En effet, les deux chefs d’État européens ont symbolisé leur rencontre par l’inauguration de l’exposition Paris-Athènes au musée du Louvre. Une manière de sacraliser cet accord de défense entre deux pays méditerranéens qui se sont transmis par le passé des valeurs culturelles, démocratiques et politiques.
Dans son discours au Louvre, Emmanuel Macron déclarait :
Il y a toujours entre la Grèce et la France, une histoire intime qui remonte dans les fondements de ces deux nations. Dans ces moments-là, très particulier, il y a
deux siècles où la Grèce a conquis son indépendance baptisant l’État Nation. La France a mené aussi ce qui fût sans doute, le premier combat intellectuel et
politique. Un combat fondateur qui a bâti l’Union Européenne et l’international. La Grèce est devenue un pays au cœur de l’Europe et de l’aventure européenne.
La trajectoire est unique dans l’histoire de toute la région. La Grèce c’est toutes ces histoires à la fois. C’est ce qui fait dans ce qui nous lit, aujourd’hui face aux
combats contemporains qui sont les nôtres. La France porte ce combat de l’hellénisme et du philhellénisme. Ce pacte est le fruit d’un aboutissement de ces dernières années et s’est intensifié ces dernières semaines.
A l’Élysée, le Chef d’État français revient sur les deux importantes déclarations que la France a pu établir. En 2008, où l’ancien Président Nicolas Sarkozy réclamait le retour de la France à l’Otan. Déclaration sur la sécurité et la défense de 2008 ou le retour de la France vers l’OTAN. Puis celle de 2015 où la France et l’Australie s’étaient fixées des relations commerciales dans l’armement. Déclaration conjointe portant rehaussement du partenariat stratégique entre la France et l’Australie. Les deux pays s’étaient promis pour la France de produire et fournir les commandes. En automne 2021,un trio s’était formé entre Royaume-Uni, Les États-Unis et l’Australie son allié commercial. Tout a basculé provoquant l’absence de la France en Indo-pacifique. La relation commerciale s’est brisée tandis que la France
et la Grèce créent ce partenariat de défense en Méditerranée.
En Méditerranée : La Turquie, la Grèce et Chypre et l’exploitation de gaz marin.
La Turquie reste le pays de l’alliance depuis son entrée à l’OTAN en 1952. En 1968, elle fonde sa propre industrie militaire car elle est en conflit territorial avec Chypre. Les États-Unis avaient placé un embargo car il jugeait que cette situation n’était pas équitable pour les Chypriotes grecs. Depuis 1990, elle s’est employée à spécialiser dans la recherche et de l’innovation de son armement. Ses nouvelles technologies intéressent des pays et leur fournit jusqu’à présent: Pakistan, Arabie saoudite, Malaisie, Jordanie, Pakistan Arabie saoudite, Malaisie, Jordanie, Géorgie, Irak, Nigeria, Maldives, Slovénie, Émirats arabes unis, Bahreïn, Pays-Bas, Corée du Sud, Égypte, États-Unis, Chypre du Nord, Roumanie, Turkménistan, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Philippines, Maroc, Ukraine et Pologne. La Turquie se veut omniprésente et elle est intéressée d’entrer dans l’Union Européenne : elle est candidate en
1999. C’est plus tard, soit le 24 mars 2020 que le Conseil de l’UE accorde l’ouverture des négociations.
Depuis quelques années, Emmanuel Macron avait pris position pour la Grèce et Chypre au sujet de l’affaire gazière en mer Méditerranée. Tout d’abord, des tensions commencèrent entre 2009 et 2011 où trois gazières situées dans les champs de Tamar (282 milliards de m3) et de Leviathan (621 milliards de m3) au large d’Israël et d’Aphrodite (128 milliards de m3 de réserves) au large de Chypre ont été découverts. Celle d’Aphrodite concerne le différend entre les deux pays européens et la Turquie. La Turquie continue à refuser les propositions de la Grèce et de Chypre malgré les déplacements des ambassadeurs des deux pays et l’intervention de l’Union Européenne. Second problème, la Méditerranée orientale est le lieu où la guerre civile en Libye, en Syrie, le conflit israélo-palestinien, la rivalité gréco-turque et les djihadistes et autres tensions font le quotidien. C’est un territoire stratégique, fragile et sensible à toute riposte. Les risques restent grands et la Grèce s’inquiète de cette situation. Elle demande l’aide à l’Otan et à la France. La France lui propose de vendre son armement et un accord se dessine entre les deux forces alliées.
Ce pacte stratégique de défense est né en France avec le symbole de l’Europe : la Grèce. C’est une occasion pour ce pays hellénique d’étoffer son armement face à toute attaque de la Turquie et toute autre pays. Membre de l’Otan, cet accord lui permet d’avoir une double sécurité : à la fois de lui garantir la paix sur son territoire et ceux de ses voisins européens. L’enjeu sera pour elle de pouvoir résoudre sans doute les tensions arabes et djihadistes que la Turquie tente d’accomplir depuis quelques années avec l’armée russe.
Après l’élection allemande, la France est actuellement maîtresse de l’Union Européenne en l’absence de l’Allemagne. Le pays est en pleine recherche de coalition pour enfin nommer le chancelier. En attendant, les relations apaisées avec le Président Joe Biden pourraient aboutir un autre avenir français dans l’indo-pacifique face à la Chine.